- belitre
- I.Belitre, m. penacut. Est dit celuy qui va mendiant son pain, Mendicus, l'Allemand dit Betler, pour un Belitre, et Betlerlin, pour un Belitreau, c. petit belitre. Par cela, soit qu'il l'ait prins de nous, ou nous de luy, il appert qu'il ne le faut escrire par S. Belistre, ains plustost Betlitre, mais le François qui n'aime la rudesse de la prononciation Germanique, laisse la lettre T, Aucuns mettent en avant une autre deduction, disans qu'il vient du mot Latin Bliteus, qu'Erasme en ses Adages expose Stupidus, Et que Bliton dont il vient, est une herbe insipide et de nul service és medicamens, quasi {{t=g}}blax,{{/t}} qui signifie aussi un homme stupide, et que le François appelle les hommes de neant, Blitres, comme si l'on disoit de Bliteos, Bliteros, Mais ce ne sont que chansons, car on n'appelle pas Belitre celuy qui est lourdaut, grossier et stupide: ains au contraire, et par catachrese, un mauvais garçon, qui de meschanceté qui est en luy, suit la caimandise, est appelé Belitre, et un mauvais Belitre un mauvais garnement. En outre nous disons, Il devient Belitre, Pauperascit, c'est à dire, Il tombe en si grande disette, qu'il luy conviendra mendier.II.Je m'en vay un belitre, Mihi ad manticam res redit.
Thresor de la langue françoyse. Jean Nicot.